En deux phrases :
Le choix de la location n'est avantageux qu'à *court terme* (quelques années au mieux). L'achat, à condition qu'il soit financièrement possible, est nettement plus rentable vu la *hausse durable des prix* et du fait qu'il s'agit d'un *investissement*.
D'abord, simple calcul mathématique : tout loyer est perdu. C'est une dépense pure, pas un investissement. En clair : il ne rapporte rien. En revanche, un remboursement d'emprunt immobilier, même à un taux élevé (pas encore le cas en France), va donner la propriété d'un bien cher, donc pouvant rapporter pas mal s'il est loué, et qui évitera au minimum de payer des loyers jusqu'à la fin de ses jours. En pratique, j'ai acheté presqu'entièrement "cash" (grâce à un héritage "avancé", des dons manuels en fait) à l'été 2004 un appartement parisien 3 pièces de 65 m2 et j'ai alors constaté que si, plutôt que de payer "cash" (revente ancien appartement + épargne), j'empruntais, alors mes mensualités seraient moins élevées qu'un loyer pour un appartement identique situé au même endroit.
Ensuite, les taux d'intérêt, longtemps très peu élevés, ont commencé à se redresser, du fait du souci de la Réserve fédérale américaine (qui dicte largement le loyer de l'argent au reste du monde) à propos de l'inflation dans une économie américaine toujours globalement aussi bien portante. En même temps, ces taux ne se sont pas redressés assez pour "casser" les emprunts immobiliers. Et leur progression est lente et très progressive.
Ensuite, d'après les banques et les professionnels de l'immobilier aussi bien que les associations de consommateurs, les prix vont encore grimper pas mal de temps et, même à long terme (20-30 ans) ne devraient pas descendre en dessous de leur niveau actuel.
Enfin, fondamentalement, les journaux et magazines économiques et financiers (Les Echos, Le Revenu, etc.) expliquent qu'en général, vu l'augmentation des prix de l'immobilier (à la location comme à l'achat ...), si vous devrez à un moment ou un autre vous agrandir, eh bien vous regretterez à ce moment là de ne pas avoir acheté.
Mon voisin du dessus travaille dans un banque qui ne fait que du prêt immobilier. Il m'a expliqué que sa boîte a calculé qu'elle pouvait sans risque accorder des prêts sur 30 ans, car elle estime que l'immobilier des grandes villes ne risque pas de s'effondrer sur cette période. Si l'emprunteur ne rembourse pas, son emprunt étant gagé sur son bien immobilier, la banque récupère ce bien et le revend au moins au même prix en euros courants (c'est son raisonnement). J'ai tendance à lui donner raison.
En effet, la crise économique a provoqué un ralentissement de l'effort de construction tant privé que public depuis plus de vingt ans. Il y a donc pénurie de logements.
En même temps, la population française augmente. Et de plus en plus de gens viennent habiter les agglomérations -- et aussi les zones rurbaines à 30 à 50 km des centres villes (sans compter la banlieue parisienne). Egalement, beaucoup d'étrangers aisés ou franchement riches achètent de plus en plus d'appartements en centre ville et des résidences secondaires à la campagne. Des Français aisés cherchent eux-mêmes à habiter à la campagne tout en télétravaillant ou en ne se rendant à leur bureau que 2 jours par semaine. La demande augmente donc.
La loi de l'offre et de la demande fait le reste.
De plus, le contexte international est identique : dans les pays développés, l'immobilier monte depuis pas mal de temps, quelques analystes parlent régulièrement de bulle immobilière mais rien ne vient, et ce depuis des années.
Conclusion : à mon sens, le vrai choix est entre un appartement de plus en plus petit en ville, et une maison (pas trop grande et avec voiture indispensable) en lointaine banlieue ou à la campagne mais située à moins d'un quart d'heure en voiture d'un grand axe de communication (ligne de train ou autoroute, voire nationale) et si possible d'un gros bourg .
Des exceptions à la règle supra :
- personnes trop âgées pour emprunter (risque de décès avant la fin du remboursement) : + de 50 ans
- personnes à revenus trop faibles pour rembourser les mensualités (ne jamais avoir une dette immobilière de plus de 25% de vos revenus ni un endettement total dépassant 1/3 de vos revenus)
- personnes locataires en HLM.
Bon courage et rêvez un peu mais pas trop !